Salé, Maroc | AFP | lundi 09/02/2015 - 21:34 GMT
Le Maroc a démantelé l'an dernier "plus d'une centaine de réseaux de trafics d'être humains" entre l'Afrique et l'Europe, dans le cadre de la lutte contre l'immigration clandestine, a affirmé lundi soir un haut responsable marocain.
"Dans le cadre de la lutte contre la traite des êtres humains, nous avons démantelé plus d'une centaine de réseaux" en 2014, a indiqué à l'AFP le ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur, Charki Draiss.
"Ils impliquaient des Marocains mais aussi des personnes originaires d'Afrique subsaharienne, qui organisaient les trafics vers l'Espagne", a ajouté M. Draiss.
Il s'exprimait en marge d'une conférence de presse détaillant le bilan de l'opération de régularisations menée l'an dernier par le royaume.
Cette campagne inédite a permis, à ce jour, de régulariser plus de 16.000 migrants, sur un total de quelque 27.000 demandes. Les bénéficiaires sont surtout originaires d'Afrique subsaharienne, même si 116 nationalités sont représentées.
De simple pays de transit, le Maroc tend à devenir de plus en plus un pays d'accueil, du fait notamment du marasme économique en Europe, dont il est distant d'à peine 15 km au niveau du détroit de Gibraltar, outre la présence des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla dans le nord de son territoire.
Afin de répondre à cet afflux en même temps qu'aux critiques d'ONG, le royaume a annoncé fin 2013 une "nouvelle politique migratoire" et, au-delà du seul programme de régularisations, il va mettre en œuvre une "stratégie nationale" permettant "une meilleure intégration", a fait valoir le ministre chargé de la Migration, Anis Birou.
Adoptée par le gouvernement en décembre, cette stratégie va se décliner en "11 programmes d'actions", sur l'éducation, la santé, le logement ou encore l'emploi, a-t-il noté.
"Sur l'éducation, par exemple, nous avons tout un programme de soutien scolaire car nous voulons que ces enfants réussissent pour être, dans 10 ou 15 ans, des acteurs de la société et de l'économie du pays", a expliqué M. Birou.
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