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Spain: Espagne-Maroc : les frontières avant les peuples

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Source: Jesuit Refugee Service
Country: Morocco, Spain

Madrid, le 2 septembre 2014 – Un rapport spécial intitulé «Vidas en la Frontera Sur» (Des vies sur la frontière méridionale) basé sur deux missions d'observations menées sur la frontière entre l'Espagne et le Maroc, demande au gouvernement espagnol et à l'Union Européenne de faire passer les droits humains avant la sécurité des frontières. Le rapport et les recommandations ont été soumis à l'Ombudsman espagnol à la fin du mois de juillet.

Le Service Jésuite des Réfugiés a envoyé une délégation à Melilla et à Nador au mois de mars. De son côté, le Service Jésuite des Migrants d'Espagne (SJM) s'est rendu dans ces deux localités en juillet. Au cours de chacune des deux visites, les délégués se sont rendus sur la frontière et ils ont rencontré les institutions publiques et sociales de Nador et de Melilla, ainsi que des migrants qui tentent de survivre dans la région autour de Nador.

Les migrants désireux d'atteindre les deux enclaves espagnoles de Melilla et de Ceuta rencontrent toujours plus d'obstacles sur leur route. Les clôtures ont été renforcées à l'aide de fil de fer barbelé et le nombre de patrouilles a augmenté. Même s'ils arrivent à entrer, les migrants sont détenus dans des centres d'accueil surpeuplés et les procédures de demande d'asile peuvent prendre jusqu'à trois ans. Les enclaves ne font pas partie de l'espace Schengen et il n'y a aucun transfert vers l'Espagne. En dépit de ces obstacles terribles, voire parfois mortels, les migrants forcés continuent à essayer de trouver le moyen d'entrer en Europe.

Dans ses rencontres avec les migrants, le JMS a pris conscience que ces derniers sont tout à fait conscients des risques encourus, mais qu'ils ont le sentiment de ne pas avoir d'autre choix du fait de leur précarité de vie au Maroc. Le JRS Europe a rencontré 80 migrants vivant dans la forêt sur les pentes du Mont Gurugu. Parmi eux, il y avait des femmes et des enfants, et même des bébés. Certains d'entre eux s'étaient sérieusement blessés en tentant d'escalader les clôtures qui entourent Melilla. Ces gens n'étaient pas équipés pour survivre dans la forêt: ils étaient chaussés de sandales en lambeaux et n'avaient aucun vêtement chaud.

«Les personnes qui vivent dans la forêt de Gurugu sont les plus démunies. Elles manquent de tout», a déclaré Stefan Kessler, le Responsable du Service Politique du JRS Europe qui faisait partie du voyage.

Au cours de leurs visites, les délégués du JRS et du JMS ont noté beaucoup d'agressivité et de tension au poste frontière entre Melilla et Beni Ansar. Des ONG ont déclaré que les forces espagnoles et marocaines avaient recours à la violence pour contenir les migrants.

«Nous demandons au gouvernement espagnol et à l'Union Européenne de faire passer la valeur de la vie humaine avant la sécurité des frontières», a déclaré M. Kessler. «Au cours de notre visite au Maroc, nous avons vu des gens vivant en grandes difficultés et dans la peur des autorités. Dans notre rapport, nous demandons à l'Europe de prendre ses responsabilités en matière de droits humains et de se comporter en leader pour trouver des solutions durables avec ses partenaires internationaux. Se contenter de remettre la responsabilité des migrants au seul Maroc n'est pas moralement défendable, et pourrait déboucher sur une crise humanitaire».

Conclusions et recommandations du rapport:

  • Le Maroc n'est pas un lieu sûr pour les migrants forcés. L'Espagne et l'Union Européenne ne doivent plus confier la responsabilité du contrôle des frontières et la protection des réfugiés au Maroc

  • La communauté internationale doit trouver des solutions à long terme qui respectent les droits des migrants. Transférer les responsabilités à d'autres pays simplement parce qu'ils se trouvent sur les routes migratoires est inacceptable.

  • Les politiques de sécurité des frontières de l'Espagne et de l'Union Européenne mettent en danger la vie d'innombrables migrants. La protection de la vie humaine doit être une priorité sur l'agenda d'une politique migratoire globale qui ne se limite pas au contrôle des frontières.

  • Le JMS Espagne et le JRS Europe attirent l'attention sur les terribles conditions de vie des migrants et des réfugiés en transit ou emprisonnés au Maroc à cause des politiques migratoires espagnoles et marocaines. Les difficultés et les risques auxquels sont confrontés les migrants sont rarement pris en compte par ceux qui décident des politiques les concernant.


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